Débat

Pendant des siècles, avoir un rapport sexuel pouvait être suivi d'une grossesse, les techniques de contraception n'étaient ni au point, ni autorisées. Sexualité et reproduction biologique étaient associées.
Il faut attendre les années 1970 pour qu'en France, il soit possible et permis d'avoir des rapports sans vouloir d'enfant, d'avoir une sexualité sans avoir la crainte de tomber enceinte. Ou pour le dire autrement, selon les nouvelles valeurs, les enfants qui naissent doivent être désirés par l'homme et la femme qui font l'amour.
Malgré tout, le risque d'une grossesse non désirée n'est pas exclu: l'homme et la femme peuvent oublier d'utiliser un moyen contraceptif ; tous les moyens de contraception n'ayant pas une efficacité totale.
En France, un débat en 1999 a été lancé autour de la pilule du lendemain pour les jeunes filles mineures. Pouvaient-elles avoir accès à cette pilule du lendemain sans l'autorisation de leurs parents ? Certains pensent que oui puisque des jeunes filles peuvent faire l'amour et elles sont nombreuses car l'âge médian du premier rapport sexuel est de 17 ans et demi, elles doivent pouvoir rester maîtres de leur corps. Mais des associations, notamment des associations familiales, estiment que les jeunes filles mineures restent sous la responsabilité de leurs parents et donc que ces derniers doivent donner leur accord. Le gouvernement a été sensible à ces arguments car il cherche à valoriser l'autorité parentale mais a également pour objectif de diminuer le nombre de grossesses non désirées et le nombre d'IVG chez les jeunes filles mineures (et aussi chez les autres femmes). Or les parents peuvent découvrir, au moment de l'autorisation, que leur fille a eu des rapports sexuels, une vie sexuelle qu'ils ont interdits, et risquent de ne pas se montrer compréhensifs. C'est pourquoi la loi autorise la mise en vente libre de la contraception d'urgence (le NorLevo uniquement) en pharmacie sans prescription médicale depuis le 1er juin 1999.
Une circulaire datant du 29 décembre 1999 de Madame la Ministre Ségolène Royal autorisait la distribution de contraceptif d'urgence dans les établissement scolaires en cas d'urgence et de détresse, à titre exceptionnel. Cette circulaire a été annulée par le conseil d'Etat le 30 juin 2000 car considérée comme contraire à la loi Neuwirth de 1967. Finalement, une nouvelle loi a été établie le 4 juillet 2001, autorisant dans des conditions précises (si ni médecin ni centre de planification familial ne sont aisément accessibles) la délivrance en milieu scolaire (à l'infirmerie) de la pilule du lendemain.
La question de la pilule du lendemain reste toujours d'actualité, même si le débat s'est attenué. C'est ainsi qu'une campagne est lancée en janvier 2002 pour éviter l'imprévu et pour valoriser la contraception (par exemple sur une affiche une femme et un homme s'embrassent, cette photo de cinéma étant ainsi légendée: "Dans la vraie vie c'est vous qui vivez la suite"). Et qu'un nouveau décret vient d'être établi, permettant aux mineures de se procurer gratuitement le NorLevo en pharmacie (Journal officiel du 10 janvier 2002).


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